Petites histoires rien que pour vous…
Prenez le temps de vous poser et de lire !
Je vous offre des petites histoires gratuites pour vous faire voyager et rêver. Entrez dans mon univers…
Bonne lecture :)
Le fantôme de la baignoire
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais aimé les histoires de fantômes, les films d’horreur et tout ce qui a trait à se faire peur.
Encore plus aujourd’hui, depuis que je me suis retrouvée sans vraiment le vouloir confrontée à cela dans la réalité.
Je m’appelle Sophie et j’ai trente-trois ans.
Il y a de cela trois ans avec mon conjoint, nous avons acheté une vieille maison dans une petite ville dont je tairai le nom pour ne pas risquer que des curieux s’approchent de ce lieu maudit.
J’attendais notre premier enfant et nous désirions fonder notre famille dans plus grand que notre tout petit studio.
Nous avions fait toutes les agences immobilières du coin afin de trouver notre bonheur, mais rien ne nous convenait vraiment. Tout était soit trop cher, soit il y avait trop de travaux ou bien pas de jardin ou encore tout était beaucoup trop loin d’un semblant de ville.
Puis, un jour, sans vraiment chercher, alors que je m’ennuyais au boulot – à l’époque, j’étais secrétaire intérimaire dans le cabinet d’un vieux psychiatre et parfois, les appels ne se bousculaient pas, alors je passais le temps sur Facebook -, je tombe sur une annonce publiée dans un groupe de vente du réseau social.
Les plantes
Ma charmante voisine, qu’en réalité je déteste, me demande d’arroser ses plantes en son absence.
J’ai d’abord trouvé cela étrange. Pourquoi moi ? Cela fait bientôt trois ans que je vis au troisième étage de cet immeuble tranquille et où je m’entends plutôt bien avec le voisinage.
Exception faite de cette charmante madame Mouliné, ma voisine de palier.
Dès le jour de mon emménagement, j’ai compris qu’elle ne m’apprécierait pas.
À peine un bonjour en trois ans et c’est à se demander si elle n’avait pas fait exprès de me filer des œufs pourris la seule et unique fois où j’ai osé prendre le risque d’aller frapper chez elle pour lui emprunter de quoi faire mes délicieux cookies au chocolat. Gâteaux préférés d’Alice, ma fille de cinq ans.
Alors pour quelle étrange raison, avait-elle laissé dans ma boîte aux lettres, cette jolie enveloppe mauve, qui contenait les clés de son appartement ainsi que ce petit mot :
La boite à musique
La petite fille était là, assise sur le parquet ciré de sa grande chambre.
Elle tenait serrée contre elle sa poupée, celle que sa mère venait de lui offrir.
On aurait dit un ange. Un cercle de lumière provoqué par les rayons du soleil qui filtraient à travers les rideaux dentelés de l’immense fenêtre l’entourait.
Elle était étrangement calme, aucune émotion ne pouvait se lire sur son visage d’enfant.
Un grand silence régnait dans la pièce. Le seul bruit que l’on pouvait entendre était la mélodie de la jolie boîte à musique posée près de la fillette.
Les spaghettis
Assise et pensive devant la fenêtre. La pluie tombait depuis des heures maintenant, un peu comme pour en rajouter à la mélancolie de cette journée. Elle suivait de son doigt les gouttes s’échouant sur la vitre. Pendant ce temps, elle ne se rendait pas compte, que telles les gouttes de pluie, sur ces joues à elle, coulaient des larmes.
La sonnerie du téléphone se mit à sonner, mais elle ne bougea pas. Elle ne l’entendait probablement pas d’ailleurs. Le seul bruit qui lui parvenait encore était celui du cliquetis de cette pluie incessante.
Elle se sentait comme dans un monde parallèle : physiquement, elle était effectivement là, bien présente. Intérieurement, elle était en miettes, déchirée et ne se sentait plus vraiment elle-même.
Ceux qui la connaissaient bien auraient dit d’elle que c’était une femme forte, qui aimait rire de tout, qui aimait le monde, qui était curieuse.
Mais aujourd’hui, à cet instant même, assise sur ce gros fauteuil près de la fenêtre, que restait-il vraiment de cette femme ? Elle ressemblait plus à une petite poupée de porcelaine fragile ou à une poupée de chiffons chiffonnée et délaissée qu’à une jeune femme.
Elle avait toujours détesté les poupées, sans trop savoir pourquoi, celles-ci lui faisaient plus peur qu’autre chose, à cause de l’image figée et sans vie qu’elles renvoyaient souvent.
Et pourtant là, c’était bien à ça qu’elle ressemblait et elle aurait même bien aimé en avoir une vraie à serrer contre elle.
Puis non, ce n’était pas une poupée qu’elle voulait serrer contre elle. Elle devait être réaliste, elle voulait simplement pouvoir le serrer lui, une dernière fois.
Lui, cet homme qu’elle aimait si fort et qui avait quitté sa vie, comme ça du jour au lendemain.
La voix de Noël
La petite fille buvait un chocolat chaud recouvert de crème chantilly. Elle était assise devant la grande table de la cuisine.
Perdue dans ses pensées, elle regardait la neige tomber par la fenêtre devant elle.
« Clémence ! » cria sa mère qui venait d’entrer dans la pièce.
La fillette sursauta et se leva. Elle se dirigea vers sa mère et lui sourit en guise de réponse. La petite Clémence avait huit ans et était muette depuis l’âge de cinq ans. Personne ne savait pourquoi, mais du jour au lendemain et sans raison particulière, elle n’avait plus prononcé un seul mot.
Nous étions à trois jours de Noël et sa maman revenait des courses, les bras chargés de sacs de provisions pour le repas de fête à venir.
La neige tombait à gros flocons depuis des jours déjà. Et en réalité, la mère de Clémence avait acheté de quoi préparer un repas de Noël pour dix, alors qu’elle savait très bien qu’ils ne seraient que trois autour de la table : elle, son mari et la petite Clémence.
Depuis que leur fille avait cessé de parler, le couple n’avait plus goût aux grandes réunions de famille durant lesquelles, à chaque fois, tout le monde se désolait pour leur pauvre enfant muette.
Chaque année, ils restaient donc tous trois dans leur confortable petite maison, mais toujours autour d’un repas gargantuesque, que la mère se donnait chaque fois autant à cœur de cuisiner.
Le médaillon
Alice avait tout juste sept ans, lorsque sa mère lui offrit ce médaillon.
Aujourd’hui, elle en avait vingt-sept et possédait toujours ce précieux bijou qu’elle gardait en permanence autour du cou.
Sa mère étant décédée il y a quelques années de cela, cet objet restait pour elle, le symbole du dernier lien qui les unissait.
Ce n’était pas vraiment un bijou d’une grande valeur. Disons qu’elle n’en aurait pas tiré grand-chose si elle avait décidé de le revendre. C’était une petite médaille en argent classique avec un petit cœur gravé dessus.
Mais il avait surtout, pour la jeune fille, une grande valeur sentimentale et Alice ne pouvait se résoudre à s’en séparer.
C’est pourquoi, le jour où elle se réveilla en s’apercevant que son bijou avait disparu, ce fut pour elle quelque chose d’impossible et de très grave qui la perturba plus que tout.
Elle posa alors, même une journée de congé à son travail, afin de consacrer son temps à sa recherche.
À la fin de la journée, son appartement était un vrai chantier ! Tout était sens dessus dessous.
Et tout ce qu’elle y avait gagné, c’était des heures de rangement en perspective…
Cependant, malgré tout ce bazar, elle ne trouva pas le moindre médaillon perdu.
Dépitée et désespérée, à la fin de la journée, elle se coucha avec l’impression d’être à nu et qu’il lui manquait vraiment quelque chose.
De plus, malheureusement, elle ignorait totalement comment elle avait pu perdre son bijou, puisqu’elle ne le quittait jamais.
Elle ne pouvait donc s’empêcher de se poser des questions et de trouver cela étrange.
L’Homme sous le marronnier
Elle lui dit au revoir un matin d’hiver, sur le quai d’une gare froide et sale.
Elle lui donna un dernier baiser, il la serra dans ses bras. Puis il courut monter dans son train.
Elle resta un instant sur le quai pour le regarder s’éloigner. Son cœur se serra et une larme coula sur sa joue sans même qu’elle ne s’en rende compte.
À cet instant, elle ne savait pas encore que lorsqu’elle le reverrait tout serait complètement différent.
Elle quitta la gare et rentra chez elle. Elle occupa le reste de la journée à faire du ménage et du rangement dans la maison, afin de ne pas penser au fait qu’elle était à présent seule dans cette grande demeure.
La nuit venue, elle s’endormit seule dans un lit qui lui parut glacé et trop grand.
Comme des robots
Ce jour-là paraissait un jour semblable aux autres. Tout se déroulait selon la routine familiale habituelle.
À 7h00, la mère réveillait les enfants, pendant que le père préparait le café et les tartines. Puis, la suite s’enchaînait très vite et à 7h30 précises, tout le monde avait claqué la porte de la maison qui retrouvait enfin son calme jusqu’à ce que la fin de journée annonce le retour de chacun.
Aujourd’hui pourtant, à l’inverse des jours précédents, la jolie porte rouge de la maison se ferma bien à 7h30 précises, mais ne se rouvrit pas en fin de journée.
En réalité, toutes les maisons de ce quartier pavillonnaire avaient le matin même laissé leurs habitants partir à leur train de vie quotidien. Cependant, le soir venu, les rues étaient complètement désertes et les maisons toujours totalement vides, comme si personne ne vivait dans le coin.
Personne, sauf Annabelle et Julien.
La petite boîte rose
C’était l’automne, mais il faisait encore bon pour la saison.
Comme tous les soirs, Elsa fermait sa boutique, elle était libraire dans la toute nouvelle librairie pour enfants de sa petite ville. Puisque cela faisait tout juste quelques semaines qu’elle s’était installée, son magasin n’avait pas encore de nom, mais les gens l’appelaient déjà : « La librairie sans nom ».
Cela faisait sourire la jeune libraire qui se disait que si elle ne trouvait pas vite mieux, alors la nouvelle enseigne de la boutique porterait officiellement ce titre.
Après la fermeture, comme à son habitude, elle rentra chez elle à pied.
Sur le chemin, devant l’ancienne école qui était maintenant à l’abandon depuis des années suite à un grave incendie, une chose étrange attira son regard. Une petite boîte rose était posée là sur le banc juste devant ce lieu où quasiment plus personne ne s’arrêtait jamais à présent.
Allez savoir pourquoi, Elsa, elle, elle aimait emprunter ce passage tous les jours. Il y avait bien sûr plus rapide, et passer par là lui rallongeait le temps pour arriver jusqu’à chez elle d’au moins dix bonnes minutes, mais elle appréciait éviter le brouhaha de la ville et adorait l’atmosphère mystérieuse et presque angoissante que dégageait cet endroit.